Le sport roi des Etats-Unis est Canadien

L'Oncle Sam, il n'a pas fait que piquer le pétrole des autres.

Même si le Superbowl est passé depuis belle lurette, enfin, je crois, vu qu'en bon Français, je ne m'intéresse au football Américain qu'à ce moment-là, j'inaugure ce blog par ce premier billet qui traite de ce sport roi aux États-Unis, celui qui fait que nos amis d'outre-Atlantique s'empiffrent de hot-dogs, sodas et hamburgers jusqu'à ce que mort s'ensuive tous les dimanches d'hiver (En gros).

Car tout ça, mesdames et messieurs, ce n'est qu'une immense supercherie! Mais vraiment une immense! Parce qu'ils ont tout piqué! Oui oui! Et à qui? Aux Canadiens!

Résumons les faits: y a un siècle et demi pile poil, le Canada n'est pas encore indépendant et il y a encore pléthore d'officiers de la Perfide Albion (La Grande-Bretagne, quoi) qui squattent le pays des caribous. Et ces officiers Britanniques aiment bien pratiquer un sport tout jeune, puisqu'il a moins de cinquante ans, et qui s'appelle Rugby du nom de la ville Anglais où il aurait été crée. Parions que les Britanniques le pratiquaient avec enthousiasme face aux locaux qui montraient de vifs signes de se libérer du joug Rosbif.

Les Canadiens, eux, qui voient gros comme une maison leur indépendance arriver (Elle sonnera à la porte en 1867, quelques poignées d'années plus tard donc) ne semblent pas trop jouasses de pratiquer le sport de l'occupant et commencent à développer de nouvelles règles issues du rugby et créent donc un nouveau sport, le football Canadien (Qui ne s'appelait pas comme ça à l'époque, mais passons).

Ce sport nouveau, crée, pour votre information au Trinity College, devient vite populaire dans les milieux universitaires du Canada, notamment à l'Université McGill, l'une des meilleures du pays. Apparemment, les types de l'époque avaient fait leur la maxime de Juvénal "un esprit sain dans un corps sain..." ajoutant sûrement "...surtout si on peut se castagner".

Revenons à nos moutons (Vous me suivez toujours?).

À McGill, ils jouent à ce nouveau sport. Et McGill, c'est à quelques pâtés de maison de la frontière Américaine, ou plutôt à une cinquantaine de kilomètres. Et ce qui devait arriver arriva, les cousins du sud, des États-Unis d'Amérique débarquent à McGill. En l'occurrence, ce seront des gusses d'Harvard. Bien énervés de s'être tapés les 500 bornes séparant Montréal de Boston, à une époque où on montait encore son canasson pour aller pointer tous les matins à la ferme, les Canadiens décident d'initier leurs copains Américains à leur nouveau sport.

Il faut croire qu'en ce temps, les étudiants d'Harvard étaient aussi intelligents que ceux de maintenant, puisque ni une ni deux, les Bostonniens vont piquer l'idée de ce nouveau sport et l'introduire aux États-Unis, dans le même milieu universitaire, puisqu'ils adopteront la façon de jouer des Canadiens lors de leurs rencontres sportives universitaires.

C'était en 1874. Fatidique année pour le Canada qui passa donc de pays qui aurait pu être connu comme "Inventeur d'un des sports les plus connus du monde" à "Ce machin au-dessus des Etats-Unis".

Comme tout bon voleur, les Américains vont changer les jantes, les phares et limer le numéro de série du moteur. En effet, ils vont faire quelques petites modifications par rapport aux règles inventées par les Canadiens, histoire de pouvoir dire aux médias que c'était à l'insu de leur plein gré.

Ainsi, parmi une bonne douzaine de différences, on notera que le football Américain se joue avec un joueur de moins que son ancêtre; ou un terrain plus petit; ce genre de rustines sur un trou béant.

Donc, chers amis, à partir de maintenant, quand vous entendrez un Américain se moquer de ces gros mous de Canadiens, n'hésitez pas à leur rappeler tout cela.

Nota bene: Les Français ont toujours le droit de se moquer de l'accent des Québecois.